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Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/210

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cédent dans l’histoire. Que l’état de choses actuel se prolonge un an ou deux, et l’œuvre de destruction sera parachevée. De ce pays il ne restera plus rien, rien qu’une contrée peuplée de rustres sordides.

Les villes, presque totalement abandonnées, seront en ruines et sur les rails inutilisés des chemins de fer, la rouille achèvera de ronger les wagons et les locomotives.

Avec les chemins de fer disparaîtront les derniers vestiges de tout gouvernement central organisé.

Les paysans sont absolument illettrés et, pris en masse, inintelligents. S’ils peuvent à l’occasion s’opposer par la violence à une ingérence du gouvernement dans leurs affaires, ils sont par ailleurs totalement incapables de prévoyance et d’une organisation de quelque envergure.

Ils formeront une sorte de bourbier humain où séviront les querelles intestines, les guerres civiles pour des causes futiles, la malpropreté politique et, quand les récoltes seront mauvaises, la famine.

Ces peuplades constitueront un foyer d’in-