Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/85

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Ainsi, chose inouïe, la vie dramatique et lyrique traversa sans subir aucun arrêt les tourmentes les plus violentes et elle continue encore à l’heure actuelle.

À Petrograd, on donne — nous avons pu nous en rendre compte — plus de quarante représentations théâtrales tous les soirs. Nous avons constaté qu’il en est à peu près de même à Moscou.

Nous entendîmes Chaliapine, le plus grand des acteurs et des chanteurs, dans le Barbier de Séville et dans Chovanchina. Les musiciens de l’admirable orchestre étaient accoutrés de vêtements disparates, mais le chef d’orchestre tenait bon en habit noir et cravate blanche.

Nous assistâmes à une représentation de Sadko ; nous vîmes Monachof dans le Tsarevitch Alexei et dans Othello, où il représentait Iago.

Andreievna (Mme Gorky) jouait ce même soir le rôle de Desdemone.

Tant qu’on regardait la scène, on pouvait se figurer que rien n’était changé en Russie. Mais quand, le rideau tombé, on se tournait