Jusqu’ici l’Anglais pauvre a fait preuve dans cette crise d’une patience exemplaire et surprenante, d’une humilité et d’un courage qui ne peuvent que nous rendre plus fiers d’être, nous aussi, Anglais. À part la pénurie complète d’emplois en ce moment, il apparaît clairement à quiconque a étudié la présente hausse des prix et qui connaît quelque chose des budgets familiaux du pauvre, que les rangs ouvriers de notre population ne peuvent pas obtenir assez à manger. Ils souffrent d’une privation inutile et ils souffrent aussi d’une vexation inutile.
Et il n’y a pas le moindre doute pourquoi ils souffrent ainsi. C’est parce que la section prétentieuse des classes riches, cette section qui s’est toujours opposée aux réformes sociales, la plus gavée et la moins animée de l’esprit populaire de toutes les couches de la société, a fait main basse sur la nourriture ; elle a donné naissance à une panique peu glorieuse ; elle a rompu les rangs pour