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dans l’abîme

de Weybridge, de Steevens, de Lindley et des autres. Nous pouvons nous représenter vaguement, par images fragmentaires, l’immense et lugubre édifice, les gens agenouillés et chantants, avec leur sombre tête de caméléon, leur espèce de vêtement faiblement lumineux, et Elstead, ayant de nouveau allumé sa lampe intérieure, essayant vainement de leur faire comprendre qu’il fallait détacher la corde qui retenait la sphère. Une à une, les minutes passaient, et Elstead, regardant sa montre, découvrit avec terreur qu’il ne lui restait d’oxygène que pour quatre heures encore. Mais les cantiques en son honneur continuaient, aussi impitoyables que s’ils avaient été l’hymne funèbre de sa mort prochaine.

« Il ne comprit jamais de quelle façon il fut délivré, mais à en juger par l’extrémité de la corde qui restait attachée à la sphère, elle avait dû être coupée par le constant frottement contre le rebord de l’autel. Tout à coup la sphère roula, et il bondit hors de leur monde, comme une créature éthérée, enveloppée de vide, traverserait notre atmosphère pour retourner à son éther natal. Il dut disparaître à leurs yeux comme une bulle d’hydrogène monte dans l’air. Et ce dut leur paraître une étrange ascension.

« La sphère montait avec une vélocité plus grande encore que celle de la descente, quand elle était alourdie par les fonceurs de plomb. Elle devint excessivement chaude. Elle montait, les hublots en