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l’œuf de cristal

des de quatre minutes au plus à la fois. M. Cave ne sut affirmer si les Marsiens ailés étaient les mêmes que les Marsiens qui sautillaient sur les chaussées et les terrasses, et si ces derniers pouvaient à volonté revêtir des ailes. Plusieurs fois, il vit un certain nombre de bipèdes gauches et maladroits, rappelant vaguement les singes, le corps blanc en partie transparent, paissant parmi les lichens. Une fois quelques-uns s’enfuirent devant un des Marsiens sautillants et à tête ronde ; celui-ci attrapa l’un de ces êtres dans ses tentacules, mais à ce moment le spectacle s’évanouit soudain, laissant M. Cave dans l’obscurité et tourmenté du désir d’en savoir plus long. Une autre fois, une chose énorme, que M. Cave prit d’abord pour quelque gigantesque insecte, apparut s’avançant avec une extraordinaire rapidité au long de la chaussée du canal. Quand elle s’approcha, M. Cave reconnut que c’était un mécanisme de métal étincelant, d’une extraordinaire complexité. Puis, quand il voulut l’examiner de nouveau, il était hors de vue.

Bientôt M. Wace ambitionna d’attirer l’attention des Marsiens, et la première fois que les étranges yeux de l’un d’eux apparurent contre l’œuf de cristal, M. Cave se mit à pousser des cris, fit un bond en arrière, et, ayant immédiatement éclairé la chambre, ils commencèrent à gesticuler de façon à suggérer l’idée de signaux. Mais quand M. Cave