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l’étoile

habiles pour découvrir des choses pareilles ! »

Les trimardeurs solitaires cheminant par la nuit glaciale se murmuraient ces mots, pour se réconforter, en regardant au ciel : « Elle fait joliment bien de s’approcher, car la nuit est aussi froide que la charité ! Tout de même, si elle approche, elle n’amène guère de chaleur. »

— « Que peut me faire une nouvelle étoile ! » s’écriait une femme en pleurs, agenouillée auprès d’un mort.

L’étudiant, levé de bonne heure pour préparer quelque examen, se posa la chose en problème, pendant que la grande étoile blanche étincelait, large et brillante, à travers les fleurs de gelée de sa fenêtre : « Centrifuge, centripète », disait-il avec son menton dans sa main, « arrête une planète dans sa course, lui enlève sa force centrifuge, et puis après ? La force centripète s’en empare et elle vient tomber dans le soleil ! et alors !… Sommes-nous sur son chemin ? Je me le demande !… »

Ce jour-là s’en fut comme les autres, et, avec les dernières veilles des ténèbres glaciales, se leva de nouveau l’astre étrange. Il était si brillant que la lune croissante semblait n’être qu’un pâle et jaune spectre d’elle-même, flottant immense dans le crépuscule. Dans une cité du Sud-Afrique, un homme fameux s’était marié et les rues étaient illuminées pour fêter son retour avec son épouse : « Les cieux