Page:Wells Ile du Docteur Moreau 1896.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
l’île du docteur moreau

— Nul n’échappe, répétèrent les bipèdes de l’entrée.

— Certains écorchent les arbres, certains vont creuser sur les tombes des morts, certains se battent avec le front, ou les pieds, ou les ongles, certains mordent brusquement sans provocation, certains aiment l’ordure.

— Nul n’échappe, prononça l’Homme-Singe en se grattant le mollet.

— Nul n’échappe, dit aussi le petit être rose.

— La punition est rude et sûre. Donc, apprenez la Loi. Répétez les mots.

Immédiatement, il recommença l’étrange litanie de cette loi et, de nouveau, tous ces êtres et moi, nous nous mîmes à chanter et à nous balancer. La tête me tournait, à cause de cette monotone psalmodie et de l’odeur fétide de l’endroit, mais je me raidis, comptant trouver bientôt l’occasion d’en savoir plus long.

— Ne pas marcher à quatre pattes. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ?

Nous faisions un tel tapage que je ne pris pas garde à un bruit venant du dehors, jusqu’à ce que quelqu’un, qui était, je pense, l’un des deux Hommes-Porcs que j’avais aperçus, passant sa tête