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Page:Wells Ile du Docteur Moreau 1896.djvu/153

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IX

les monstres


Je m’éveillai de très bonne heure, ayant encore claire et nette à l’esprit l’explication de Moreau. Quittant le hamac, j’allai jusqu’à la porte m’assurer que la clef était tournée. Puis je tirai sur la barre de la fenêtre que je trouvai fixée solidement. Sachant que ces créatures d’aspect humain n’étaient en réalité que des monstres animaux, de grotesques parodies d’humanité, j’éprouvais une inquiétude vague de ce dont ils étaient capables, et cette impression était bien pire qu’une crainte définie. On frappa à la porte et j’entendis la voix glutinante de M’ling qui parlait. Je mis un des revolvers dans ma poche, gardant l’autre à la main, et j’allai lui ouvrir.

— Bonjour, messié, dit-il, apportant, avec l’habituel déjeuner d’herbes bouillies, un lapin mal cuit.