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l’île du docteur moreau

— Cela change un peu les choses, monsieur Prendick, dit-il, avec un léger respect dans le ton de ses paroles. Il se trouve que, nous aussi, nous sommes des biologistes. C’est ici une station biologique… en un certain sens.

Ses yeux suivaient les êtres vêtus de blanc qui traînaient, sur des rouleaux, la cage du puma vers l’enclos.

— Nous sommes biologistes… Montgomery et moi, du moins, ajouta-t-il.

Puis, au bout d’un instant, il reprit :

— Je ne puis guère vous dire quand vous pourrez partir d’ici. Nous sommes en dehors de toute route connue. Nous ne voyons de navire que tous les douze ou quinze mois.

Il me laissa brusquement, grimpa le talus, rattrapa le convoi du puma et entra, je crois, dans l’enclos. Les deux autres hommes étaient restés avec Montgomery et entassaient sur un petit chariot à roues basses une pile de bagages de moindres dimensions. Le lama était encore dans la chaloupe avec les cages à lapins et une seconde meute de chiens était restée attachée à un banc. Le chariot étant chargé, les trois hommes se mirent à le haler dans la direction de l’enclos, à la suite du puma.