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poste sont établis. Non loin de Ridde, elle passe à la droite du Rhône, pour repasser à sa gauche au delà de Siders.

À une lieue de St. Maurice, la fameuse cascade de Pisse-Vache fixe l’attention du voyageur ; il y en a une autre près de Tourtemagne, moins renommée, mais ni moins belle ni moins imposante, versant ses eaux dans une enceinte demi-circulaire, formée par des rochers à pic d’un effet très-pittoresque. À Viège, on découvre la cime du Mont-Rose, dont les formes saillantes, se détachent majestueusement au-dessus de l’immense chaîne de glaciers qui forment la frontière entre l’Italie et le Valais. Rival en hauteur du Montblanc, le Mont-Rose lui est bien supérieur pour l’effet pittoresque. C’est un géant qui a l’air de balancer sa tête dans les airs, et dont on reconnaît la physionomie à plus de vingt lieues de distance.

Vers Brieg, le pays s’élargit, et la vallée du Rhône qui depuis St. Maurice se trouve toujours plus ou moins resserrée, forme ici un bassin d’une lieue de diamètre. Du côté du nord la vue s’étend sur les glaciers d’Aletsch qui descendent du revers méridional de la Jungfrau, et vers le Finsterarhorn, le pic le plus élevé dans la chaîne septentrionale du Valais[1]. De l’autre côté, on aperçoit les premiers ouvrages de la route du Simplon qui s’élève insensiblement et se perd dans des forêts de sapins et de mélèzes. La vallée d’où sort la Saltine, n’apparaît que comme une profonde crevasse, et on ne se doute pas que ce soit dans son enceinte que se trouve tracée la plus magnifique route du monde. La petite ville de Brieg, à mon avis la plus jolie du Valais, se présente avantageusement avec ses toits couverts de schistes ___________

  1. 13,284 pieds suivant Mr. Tralles.