Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/11

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sous le coup d’une émotion réelle, je ne me suis pas même demandé si ma pensée de la veille était toujours conforme à celle du lendemain. La face des choses change et se transforme chaque jour, et la nature de nos sensations change et se transforme avec elle. Je n’ai pas eu la prétention de combattre cette loi de rénovation perpétuelle, et je me suis laissé dériver au gré du courant qui m’entraînait, sur la foi du seul guide dont je reconnaisse l’autorité : ma conscience. Rien de ce qui est humain ne m’a paru étranger. Tantôt triste et désolée, tantôt confiante et heureuse, ma poésie s’abandonne à tous les rêves, sombres ou rayonnants, qui agitent le cœur de l’homme à l’époque orageuse où nous vivons.

Plusieurs morceaux de poésie, rassemblés ici pour la première fois, ont déjà été publiés séparément ; mais la plupart d’entre eux ont subi, sous le rapport de la forme, des corrections qui les rendront plus dignes de l’attention du public. L’accueil bienveillant qu’ils ont reçu de tous ceux qui s’intéressent au progrès des lettres, malgré leurs imperfections et leurs défauts, m’autorise à espérer que les productions nouvelles qui les accompagnent rencontreront auprès d’eux la même sympathie.