Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/134

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Puis la nuit envahit l’arène,
Le bruit meurt sur le sable ému,
La tour même respire à peine,
Pâle du sang quelle a perdu ;
Un nuage muet et sombre
Plane sur son front sans éclairs,
Et rien n’interrompt plus dans l’ombre
Le silence des champs déserts.

Seule, une errante et faible brise
Redit quelquefois aux échos
Les chants du soir d’une humble église,
Illuminée au bord des flots ;
Hymne des pasteurs du village
Qui s’élève du saint portail,
Comme un vague et céleste hommage
À la puissance du Travail !

Oh ! qui que vous soyez, fils d’un siècle profane,
A ce divin cantique unissez votre voix,
Bénissez, avec nous, l’Être dont tout émane,
Et qui fit du travail la plus sainte des lois ;
Remerciez ce Dieu dont la haute sagesse
Soumit l’homme rebelle à ce joug rédempteur,
Seul élément de sa richesse,
Seul instrument de sa grandeur !