Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/176

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Mais la fille d’un Grand, qui, sous l’œil de sa mère,
Vend son âme et son corps par un honteux contrat,
A la lubricité d’un vil sexagénaire
Qu’un coup de sang, prévu, vient tuer sans éclat ;
La femme de haut rang dont le lit adultère
Déborde, nuit et jour, d’ignobles passions,
Qui déposent souvent leur scandaleux mystère
Au seuil indigné des prisons ;

Oh ! celles-là du moins sont toujours bienvenues !
Le monde leur sourit du haut de ses grandeurs ;
Partout, aux jeux publics, aux salons, dans les rues,
S’incline à leur aspect un peuple de flatteurs ;
La mode aux doigts dorés s’épuise en artifices
Pour complaire à leur goût et parer leur beauté,
Et l’Art lui-même encense et célèbre leurs vices,
Sans rougir de sa lâcheté !