Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/219

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Sous un soleil vif et splendide
Il reparaît à l’horizon,
Déroulant sa crinière humide
Autour des arbres du vallon,
Répandant à flots sur l’argile
L’or de ses rubis sulfureux,
Et lassant par son vol agile
Le vol de l’oiseau dans les cieux.

À travers les débris dont l’Europe est semée,
La Presse nous frayait un glorieux chemin ;
Mais sous les tourbillons de sa propre fumée,
Son flambeau, trop souvent, pâlissait dans sa main ;
Pour déblayer la terre et la rendre fertile
Il fallait un moteur armé d’un soc puissant :
Le Remorqueur parut, et le globe docile
Redevint libre et florissant !

Honneur donc à son œuvre ! Un autre âge commence !
La Matière a conquis les ailes de l’Esprit,
De l’Espace habité s’effaça la Distance,
Et le Temps est doublé pour l’homme qui grandit,
Pour l’homme, Ange déchu, Roi trop longtemps rebelle,
Mais qui, par le Travail, absous de ses erreurs,
Remonte, triomphant, à sa sphère immortelle,
Le front ceint d’épis et de fleurs.