Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/37

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Partout, quand le fils de la Terre
Suspend les saints travaux du jour,
L’astre bienveillant qui l’éclairé
Lui sourit avec plus d’amour ;
Le fleuve l’appelle au rivage,
La brise l’accueille au passage
Par un murmure plus flatteur,
Et chaque arbre de la vallée
Répand sur sa route voilée
Plus de parfums et de fraîcheur.

Héros de la terrestre fête,
Il entonne un chant fraternel,
Et quand la forêt le répète
Au mont qui le redit au ciel,
Ravi d’une extase inconnue,
Il croit entendre dans la nue
Dont les flancs s’ouvrent sans effroi,
La voix sublime de Dieu même
Qui dit à la terre : Je t’aime ;
A l’homme : Aime-la comme moi !

Ranimé par la voix céleste,
Il la bénit avec ferveur,
Rompt le dernier pain qui lui reste
Humide encor de sa sueur,
Tend sa coupe à l’urne d’argile
Qui verse à son âme virile
L’oubli des dangers et des maux,
Et, se levant plus intrépide,
Poursuit sur la foi de son guide
Le cours de ses puissants travaux.