Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


De ses jours peu connus sondez donc le mystère :
Partout vous trouverez un souvenir honteux,
Vous verrez la débauche, à son lit adultère,
Assise, les yeux morts, livide et sans cheveux.

Aussi n’irai-je plus redemander au monde,
Ni pour lui, ni pour moi, les biens que j’ai perdus,
Et qu’en échange, hélas ! des trésors de Golconde
Ni lui, ni ses rois même, ils ne me rendraient plus.

Pour savourer encore un bonheur sans mélange,
Pour rendre un peu de calme à mon cœur agité,
Je fuis le sol aride et les chemins de fange
Où marchent son orgueil et son iniquité ;

Et je tourne à regret ma paupière incertaine
Vers un passé détruit, mais plus beau dans la mort,
Que ce siècle vivant dont l’orageuse haleine
Ne conduira jamais ma barque dans le port ;

Et je dis : ouvrez-vous, livres saints de nos pères,
Exhalez sur mon front, aride avant le temps,
L’énergique parfum des croyances austères
Dont s’embaumaient jadis les jours de mon printemps !