Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/157

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— Alors il faut les suivre. Nous resterons, dit-elle avec une résolution subite.

— Rester ici ?

Il la regarda, tout étonné ; puis il marcha vers la fenêtre et ses yeux plongèrent dans la nuit paisible du jardin.

— Pourquoi pas ? fit-elle, sur un ton d’irritation voilée.

— Cet endroit est plein de vieilles chattes qui potinent avec le chapelain. Seriez-vous bien aise ?… Naturellement, ce serait autre chose, si…

Elle flamba :

— Que voulez-vous que cela me fasse ? Cela ne les regarde pas.

— Non, bien entendu ; mais vous n’arriverez pas à le leur faire admettre !

— Elles peuvent penser ce qu’elles voudront.

Gannett la regarda, hésitant :

— C’est à vous de décider.

— Nous resterons, dit-elle vivement.

Gannett, avant qu’ils se fussent rencontrés, s’était fait un nom comme auteur de nouvelles et d’un roman qui avait eu l’honneur d’être largement discuté. Les critiques avaient déclaré qu’il « promettait » beaucoup, et Lydia s’accusait maintenant d’avoir trop longtemps interrompu l’accomplissement de ces promesses. Au début, — et n’y avait-il pas là une particulière