Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/162

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Lydia songea qu’en effet, dans le cas de la belle Mrs Linton, cela pourrait bien être vrai.

— Je me demande pourquoi ils sont venus ici, dit-elle d’un ton rêveur.

— Cela aussi est contre eux. C’est toujours mauvais signe quand des gens voyants viennent dans un endroit tranquille. Et ils ont amené des fourgons entiers de caisses : sa femme de chambre a dit à Mrs Ainger qu’ils avaient l’intention de rester un temps indéfini.

— Et lady Susan lui a vraiment tourné le dos dans le hall ?

— Ma chère, elle a dit qu’elle le faisait pour le salut commun : à cela il n’y a pas de réplique ! Mais ce pauvre Grossart est sens dessus dessous. Les Linton ont pris, vous le savez, l’appartement le plus cher, le salon en damas jaune qui est au-dessus de la voûte, et ils boivent du champagne à tous les repas.

Elles se turent tandis que passaient près d’elles M. et Mrs Linton, celle-ci avec un front orageux et le menton menaçant, celui-là jeune, blond, avec la tête basse de l’enfant qui résiste et que sa bonne tire derrière elle.

— Qu’est-ce que votre mari pense d’eux, ma chère ? murmura miss Pensent.

Lydia se baissa pour cueillir une violette dans la bordure