Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/169

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jeune que moi, pensez donc ! de quelques mois seulement. Je lui répète qu’il devrait m’écouter comme si j’étais sa mère : n’est-ce pas vrai ? Mais il ne veut pas, il ne veut pas ! Il a toute sa famille sur le dos, voyez-vous : oh ! je vois bien leur jeu ! Ils tâchent de nous séparer avant que j’aie obtenu mon divorce : voilà où ils veulent en venir. Au début, il ne voulait pas les écouter : il me jetait leurs lettres pour que je les lise ; mais maintenant il les lit lui-même, et j’ai idée qu’il y répond : il est toujours enfermé dans sa chambre, à écrire. Si je connaissais seulement son plan, je pourrais l’arrêter court : c’est un tel nigaud ! Mais il est aussi très dissimulé : il y a des moments où je ne le comprends plus… Mais je sais qu’il a tout dit à votre mari : je l’ai vu hier soir, au premier coup d’œil. Et il faut que je découvre… il faut que vous m’aidiez. Je n’ai personne autre à qui m’adresser !

Elle saisit la main de Lydia et la pressa frénétiquement

— Dites que vous m’aiderez, vous et votre mari, dites-le !

Lydia tâcha de se dégager.

— Ce que vous demandez est impossible ; vous devez bien le voir. Personne ne peut s’immiscer dans cette affaire-là.

L’étreinte de Mrs Cope se resserra encore :