Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/178

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Elle l’écarta doucement et se dirigea vers la fenêtre. La, tournée vers l’obscurité du lac, elle continua :

— C’est que, voyez-vous, cela pourrait arriver encore, à tout moment.

— Quoi ?

— Cela… ce risque d’être découverts. Et nous pourrions difficilement compter, une autre fois, sur une aussi heureuse combinaison de hasards.

Il s’assit en gémissant.

Elle, obstinément tournée vers la nuit, reprit alors :

— Je désire que vous alliez tout dire à lady Susan… et aux autres…

Gannett, qui marchait vers elle, s’arrêta :

— Pourquoi ? dit-il, avec moins de surprise dans la voix qu’elle ne s’y attendait.

— Parce que je me suis conduite bassement, abominablement, depuis que nous sommes ici, laissant croire a ces gens que nous étions mariés… mentant, pour ainsi dire, chaque fois que je respirais…

— Oui, c’est ce que j’ai senti aussi ! s’écria Gannett avec une énergie soudaine.

Ces mots secouèrent Lydia comme une tempête : il lui sembla que toutes ses pensées tombaient autour d’elle en ruines.