les autres. Je repris à la vie. Je commençai à lire les journaux et à me préoccuper de la coupe de mes robes. Mais il y avait une question que je ne pouvais écarter et qui me hantait jour et nuit. Pourquoi ne m’avait-il jamais aimée ? Pourquoi lui avais-je tant représenté et pas davantage ? Étais-je si laide, si essentiellement peu aimable qu’un homme pût bien me chérir comme compagnon de son esprit, mais qu’il ne pût m’aimer comme femme ? Je ne puis vous exprimer à quel point cette question me tortura. Cela alla jusqu’à l’obsession…
« Commencez-vous à voir, mon pauvre ami ? Il fallait que je découvrisse ce qu’un autre homme pensait de moi ! Ne me jugez pas trop sévèrement. Écoutez d’abord, considérez bien tout. Quand je rencontrai Vincent Rendle, au début, j’étais une toute jeune femme, mariée trop tôt, et qui avait mené la plus paisible des existences. Je n’avais pas eu « d’expériences ». Depuis notre première entrevue jusqu’au jour de sa mort, je n’ai jamais regardé aucun autre homme, ni remarqué si aucun autre homme me regardait. Quand je le perdis, il y a de cela cinq ans, je ne connaissais pas plus les limites de mon pouvoir qu’un enfant. Était-il trop tard pour savoir ? Ne saurais-je jamais ce pourquoi ?
« Pardonnez-moi, pardonnez-moi. Vous êtes