Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/237

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senta encore un autre empêchement. Le troisième jour, au moment où je quittais mon bureau, un petit gamin de la Marine vint me dire que le curé était plus mal, et demandait à me voir. Je sautai dans le tramway le plus rapproché, et dix minutes plus tard je montais quatre à quatre l’escalier du docteur.

Je fus tout étonné de trouver la chambre de Don Egidio froide et inoccupée. Mais la sage-femme vint aussitôt me rassurer, en m’annonçant qu’elle avait transporté le malade dans son appartement à elle, où il aurait au moins un bon lit et quelques rayons de soleil pour l’égayer. Il était là, en effet, faible mais souriant, dans un milieu qui contrastait singulièrement avec la simplicité monastique de celui auquel il était habitué. La chambre de la sage-femme était gaie, sinon soignée, et le bon curé se trouvait entouré de chromos anecdotiques, de photographies de jeunes accouchées présentant fièrement leur rejeton à l’objectif, et d’innombrables santolini napolitains enguirlandés de feuilles de palmiers.

La sage-femme me dit tout bas que le pauvre homme avait une pleurésie et qu’il devait être près de la dernière étape. Je constatai, en effet, qu’il était bien bas, mais rien n’indiquait un danger immédiat, et j’avais le pressentiment