Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle était assise devant lui, svelte et fine dans sa robe sombre, qui faisait ressortir la transparence pâle de son teint, avivait la rougeur des lèvres, mettait des lueurs dorées sur ses cheveux trop blonds. Le Fanois se dit que jamais elle n’avait été plus jolie, plus séduisante ; cependant, comme il sentait son regard grave se poser doucement sur le sien, il détourna les yeux.

— Oui, reprit-elle, je voudrais vous parler de moi. J’ai une nouvelle, — une grosse nouvelle, — à vous annoncer.

Il leva vivement la tête.

— Vous vous mariez ?

— Peut-être ; c’est possible ; je n’en sais rien !

Elle le fixait toujours avec son regard calme et doux, qui semblait éclairé par un rayonnement intérieur.

— Vous m’avez demandé, tantôt, de ne pas vous parler de l’amour de cette pauvre enfant que nous pleurons. Je dois cependant vous dire qu’elle était si heureuse en se croyant aimée de vous, qu’elle a voulu qu’un peu de son bonheur rejaillît sur les autres. Elle savait, la pauvre chérie, que c’était moi qui avais plaidé votre cause auprès de sa mère, que j’avais lutté vaillamment, loyalement pour elle, et le jour même où elle est tombée malade elle m’a appelée