retira une feuille pliée qu’elle remit à Le Fanois.
— Tenez, dit-elle d’une voix tremblante.
Machinalement le jeune homme déplia la feuille, et y jeta un coup d’œil étonné.
— Un million… un million… balbutia-t-il.
— Ma foi, oui. La richesse de ces gens est invraisemblable. Ils vous font des donations d’un million comme ils régleraient la note du boulanger.
Elle se tut et leurs yeux se rencontrèrent.
— C’est comme dans les contes de fée, n’est-ce pas ? dit-elle avec un petit rire nerveux.
Le Fanoir s’était levé, et lui avait remis le papier d’une main qui tremblait légèrement.
De nouveau, il y eut un silence entre eux. Il était allé s’accouder à la cheminée, tandis que la jeune fille demeurait assise, les mains croisées sur les genoux, la tête légèrement inclinée. Ce fut Le Fanois qui parla le premier.
— Comme je suis heureux pour vous ! Vous n’en doutez pas, n’est-ce pas ? dit-il d’une voix émue, mais sans se rapprocher de Blanche.
Celle-ci leva lentement la tête et le regarda en rougissant.
— Et votre promesse ; l’avez-vous oubliée ? demanda-t-elle brusquement.
— Ma promesse ?