Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle hésita un instant.

— J’ai envoyé la garde lui parler.

Ce fut tout ; il ne restait rien à lui demander. Il revint vers elle et alluma son cigare. Enfin, dans tous les cas, cette visite ne se renouvellerait pas avant huit jours. Il tâcherait de n’y pas penser. Elle leva les yeux vers lui toute souriante, et le teint un peu plus coloré que de coutume.

— Vous voulez votre café, mon ami ?

Il s’appuya contre la cheminée et l’observa pendant qu’elle tenait la cafetière. La lumière se jouait sur ses bracelets et donnait des reflets d’or à ses cheveux blonds. Qu’elle était souple et mince, et comme chacun de ses mouvements se fondait dans le mouvement suivant ! Tout en elle formait un harmonieux ensemble, et Waythorn, perdant déjà le souvenir de Haskett, n’éprouvait plus en la regardant que la joie de la possession. Oui, elles étaient à lui, ces mains blanches aux gestes gracieux, à lui l’auréole de ces cheveux, à lui ces yeux et ces lèvres…

Elle posa la cafetière, et prenant le flacon de cognac, elle remplit un verre à liqueur, qu’elle versa dans le café de son mari.

Waythorn poussa une exclamation.

— Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle interloquée.