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Haskett, humble et soumis, se tenait debout dans la bibliothèque, tournant et retournant entre ses mains son chapeau défraîchi.

Waythorn, surpris dans son fauteuil, un journal du soir sur les genoux, jeta un regard interloqué sur son visiteur.

— Excusez-moi de vous avoir demandé, continua Haskett ; c’est la dernière fois que je viens ici, et j’ai pensé que, si je pouvais vous dire deux mots, cela vaudrait mieux que d’écrire à l’avoué de Mrs Waythorn.

Waythorn se leva, mal à l’aise. Il n’aimait pas non plus la gouvernante française, mais là n’était pas la question.

— Je n’en suis pas aussi sûr, répondit-il sèchement ; mais puisque vous me le demandez, j’exprimerai votre désir à ma femme.

Il hésita à employer le pronom possessif en s’adressant à Haskett. Ce dernier soupira.

— Je ne sais si cela servira à grand’chose ; elle n’a pas paru s’en soucier quand je lui ai parlé.

Waythorn rougit :

— Quand l’avez-vous vue ? demanda-t-il brusquement.

— Pas depuis le premier jour où je suis venu voir Lily, dès qu’elle est tombée malade. J’ai fait observer ce jour-là à Mrs Waythorn que la gouvernante me déplaisait.