tenait Waythorn. Il n’y avait rien d’agressif dans son attitude : c’était seulement un homme timide, résolu à prendre une décision nette dans une affaire d’importance.
— Vous pouvez faire une chose, monsieur Waythorn, dit-il. Vous pouvez rappeler à Mrs Waythorn que, par un décret du tribunal, j’ai voix au chapitre en ce qui concerne l’éducation de Lily.
Il s’arrêta et reprit :
— Je ne suis pas de ceux qui mettent toujours leurs droits en avant, monsieur Waythorn ; je le trouverais d’ailleurs déplacé de la part d’un homme qui n’a pas su les maintenir. Mais, en ce qui concerne l’enfant, c’est différent. Je n’ai jamais cédé sur ce point, et je ne céderai jamais.
Cette scène avait fortement ébranlé Waythorn. Honteusement, et par des voies indirectes, il avait appris sur le passé de Haskett beaucoup de détails qu’il ignorait jusqu’alors ; et tout ce qu’il découvrait sur lui lui était favorable. Ce petit homme, pour être près de sa fille, avait vendu sa part dans une affaire des plus prospères à Utica et accepté un modeste emploi de commis dans une fabrique de New-York. Il habitait en meublé une rue pauvre de la ville