Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/74

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et ne voyait presque personne. Sa passion pour Lily était l’unique objet de sa vie. Waythorn eut l’impression que ses investigations sur Haskett ressemblaient fort à une inquisition ténébreuse faite à la faveur d’une lanterne sourde dans le passé de sa femme. Mais il voyait maintenant qu’il y restait des profondeurs que sa lanterne n’avait pas explorées. Il ne s’était jamais enquis des circonstances exactes du premier divorce d’Alice. En apparence tout avait été correct et honorable. C’était elle qui avait obtenu le divorce et la garde de l’enfant. Mais Waythorn savait fort bien toutes les restrictions que peut dissimuler un verdict de ce genre ; et le simple fait que Haskett conservait un droit sur sa fille impliquait un compromis non avoué. Waythorn était un idéaliste. Il se refusait toujours à croire aux éventualités désagréables jusqu’au moment où il se trouvait en face d’elles, et il en déduisait alors une série de conséquences fantastiques. Les journées qui suivirent sa découverte furent hantées par d’effrayants fantômes, et il résolut, pour les chasser, d’évoquer tous ces spectres en présence de sa femme. Lorsqu’il lui fit part de la requête de Haskett, une flamme de colère éclaira le visage habituellement placide de Mrs Waythorn, mais elle se ressaisit aussitôt, et s’ex-