Page:Wharton - Sous la neige, 1923.djvu/113

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remonté sur son traîneau et faisait route vers le magasin rival. La vieille épicière, après force recherches et des questions aimables concernant ce qu’il désirait, après lui avoir demandé si la colle de pâte ordinaire ne pourrait pas suffire au cas où elle ne trouverait pas l’autre, finit par dénicher au milieu d’un fouillis de pâtes pectorales et de lacets de corsets, l’unique bouteille de colle qu’elle possédait.

— J’espère au moins que Zeena n’a rien cassé de précieux ? lui cria-t-elle du seuil de sa porte, pendant qu’il remettait ses chevaux dans la direction de la ferme.

Une pluie régulière avait succédé aux averses capricieuses du grésil, et, même débarrassés de leur chargement, les chevaux peinaient un peu. Une fois ou deux, Ethan entendit derrière lui un bruit de grelots ; il tourna la tête, pensant que le léger cutter de Zeena et de Jotham pourrait dépasser son traîneau. Mais le vieil alezan ne se montrant pas, il poussa en avant à travers la pluie au pas lent de ses gris pommelés.

L’écurie était vide quand il y remisa les chevaux. Il leur donna les soins les plus sommaires qu’ils eussent jamais reçus de lui ; puis, d’un pas rapide, il se dirigea vers la maison et entra dans la cuisine.

Ainsi qu’il l’avait prévu, Mattie s’y trouvait seule. Elle était penchée sur une casserole au-dessus du