Ethan traduisit son inquiétude par un sifflement étouffé. Il remit la colle dans sa poche.
— Ne vous tourmentez pas… Je descendrai cette nuit raccommoder le plat…
Il endossa sa pelisse et ressortit pour donner à manger aux chevaux.
Pendant qu’il était à l’écurie, Jotham Powell revint avec le cutter. Quand les bêtes eurent reçu les soins accoutumés, Ethan dit au journalier :
— Rentrez donc un moment. Vous mangerez un morceau avec nous…
Il n’était pas fâché de s’assurer la présence de Jotham pour le repas, car Zeena était toujours « nerveuse » lorsqu’elle revenait de voyage. Mais bien que celui-ci dédaignât rarement l’aubaine d’un repas gratuit, il desserra ses mâchoires rigides pour répondre avec lenteur :
— Merci ; il faut que je rentre.
Ethan le considéra avec surprise.
— Voyons, il vaut mieux que vous veniez vous sécher. Je crois qu’il y a un plat chaud pour le souper.
Malgré cette invite alléchante, les muscles du visage de Jotham ne bronchèrent pas, et comme son vocabulaire était restreint, il répéta simplement :
— Il faut que je rentre…
Ethan discerna un vague présage dans l’entête-