Page:Whymper - Escalades dans les Alpes.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
ESCALADES DANS LES ALPES.

succès final, puisqu’ils étaient montés au-dessus du point que Carrel avait toujours considéré, ainsi que moi, comme le plus difficile de toute la montagne. Il n’y avait pas deux passages pour y monter, car, entre cette place et le col il n’était pas possible de s’éloigner d’une douzaine de pas, soit à droite soit à gauche ; mais au-dessus c’était bien différent, et, dans nos discussions à ce sujet, nous étions toujours tombés d’accord que, ce point dépassé, le succès était certain. Le profil ci-joint, fait d’après une esquisse prise à la porte de l’auberge du Breuil, aidera à me faire mieux comprendre. La lettre A indique la


position de la Grande Tour ; la lettre C, la « Cravate » (la bande de neige fortement accusée dont il a été parlé page 122, et que nous avions presque atteinte le 26) ; la lettre B, la place où nous voyions maintenant un objet qui avait l’air d’un drapeau. Derrière le point B, une arête presque plane conduit jusqu’au pied du dernier pic ; on s’en rendra mieux compte encore, en jetant les yeux sur le profil de la montagne placé à la page 79, et sur lequel les mêmes lettres indiquent les mêmes endroits. Or, comme je l’ai dit plus haut, dans notre opinion, le point C dépassé, le succès était certain. Tyndall se trouvait au point B le matin de très-bonne heure, et je ne doutais pas qu’il n’atteignît