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ESCALADES DANS LES ALPES.

dessus du col — le Bec-de-Grenier (dont la hauteur n’était pas indiquée) ; l’autre, — situé plus loin à l’est, et un peu au sud du point de partage des eaux — l’Aiguille de Goléon (haute de 3430 mètres), puis un glacier très-considérable, — le glacier Lombard, qui s’étendait entre les deux pics. D’un autre côté, la carte française ne portait aucun des deux noms mentionnés par la carte sarde[1], mais un pic appelé Aiguille de la Sausse (3312 mètres) y occupait la place assignée sur la carte sarde au Bec-de-Grenier ; tandis que plus loin à l’est il s’y trouvait un second pic sans nom (3317 mètres) qui n’occupait pas du tout la position donnée à l’Aiguille de Goléon, qui n’était du reste pas plus indiquée que le glacier Lombard. Tous ces renseignements, on le voit, sont confus et peu satisfaisants ; mais, comme nous nous étions convaincus que nous pourrions escalader une des pointes situées à l’est du col de Martignare (qui dominait le ravin de la Sausse), nous résolûmes de prendre ce col pour base de nos opérations[2].]

Nous quittâmes les chalets à 4 heures 45 minutes du matin, sous une pluie de bons souhaits que répandaient sur nous nos hôtesses. Nous nous dirigeâmes d’abord vers l’extrémité supérieure du ravin, puis nous dûmes, pour monter au col de Martignare, contourner un long contre-fort formant une saillie extraordinaire dans la vallée ; mais, avant d’en atteindre le point culminant, il nous fallut encore doubler un autre chaînon qui nous barrait le passage[3]. À 6 heures du matin, nous étions parvenus à la ligne de faîte qui est le point de partage des eaux et que nous suivîmes pendant quelque temps dans

  1. Nous avions vu une épreuve des feuilles de la carte française qui n’étaient pas encore publiées.
  2. Les passages renfermés entre des crochets dans les chapitres VIII, IX et X, sont extraits du journal de M. A. W. Moore.

    Il serait sans aucun intérêt et sans aucun profit d’engager ici une discussion sur la confusion de ces noms. Il suffira d’ajouter qu’ils étaient confondus de la manière la plus embarrassante pour nous, non-seulement par toutes les autorités que nous pouvions consulter, mais aussi par les gens du pays.

  3. Une grande partie de la route gravissait des schistes sans consistance et très-désagréables, qui étaient sans doute la continuation des couches bien connues du col du Galibier et du col du Lautaret.