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ESCALADES DANS LES ALPES.

venons de voir votre cairn au sommet de la Dent Blanche. » — « Mais non, vous ne l’avez pas vu, » répondit-il d’un ton affirmatif. — « Que voulez-vous dire ? — « Vous n’avez pu voir mon cairn, parce que je n’en ai pas construit un. » — « Très-bien, mais nous avons vu un cairn. » — « Je n’en doute pas ; il a été érigé par un individu qui a gravi le sommet de cette montagne l’an dernier avec Lauener et Zurfluh. » — « Oh ! oh ! » répondîmes-nous, un peu déconcertés d’apprendre des nouvelles, quand nous croyions en donner. « Oh ! oh ! bonjour, Kennedy[1]. »

Avant cette rencontre, nous avions eu la maladresse de nous égarer sur le col d’Hérens ; mais je remets le récit de cette expédition au chapitre suivant.

T. S. Kennedy.
  1. L’ascension de la Dent Blanche est la plus pénible que j’aie jamais faite. Cependant, je n’y rencontrai aucun endroit aussi difficile que les 150 mètres qui terminent la Pointe des Écrins ; mais, d’un autre côté, il n’y avait peut-être pas sur la Dent Blanche un seul pas tout à fait facile ; tout le versant de la montagne exigea une escalade continue. La route que nous suivîmes en 1865 et celle que prit M. Kennedy en 1862 offrirent probablement des difficultés égales.