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Jean-Antoine Carrel (1869).

CHAPITRE IV.

ma première grimpade sur le cervin.
« Quelle force n’a-t-il pas fallu pour rompre et pour balayer tout ce qui manque à cette pyramide ! Car on ne voit autour d’elle aucun entassement de fragments ; on n’y voit que d’autres cimes qui sont elles-mêmes adhérentes au sol et dont les flancs, également déchirés, indiquent d’immenses débris, dont on ne voit aucune trace dans le voisinage. Sans doute ce sont ces débris qui, sous la forme de cailloux, de blocs et de sable, remplissent nos vallées et nos bassins, où ils sont descendus, les uns par le Valais, les autres par la vallée d’Aoste, du côté de la Lombardie. »
(De Saussure. Voyage dans les Alpes.)

Parmi les sommets des Alpes, qu’aucun pied humain n’avait encore foulés, deux surtout excitaient mon admiration. L’un avait été très-souvent attaqué sans succès par les plus hardis montagnards ; l’autre, que la tradition déclarait inaccessible, restait encore presque vierge de toute tentative. Ces montagnes étaient le Weisshorn et le Cervin.