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INITIATION MUSICALE

de propagande artistique, des sortes de conservatoires, des troupes qui, de ville en ville, de théâtre en théâtre, parcourent l’immense empire. Sur les frontières, sur les points choisis pour la défense, en même temps que des retranchements, se construisent des théâtres[1].

La Grèce romaine, dit Gevaert, « ne déploya jamais une activité intellectuelle comparable à celle des iie et iiie siècles, et le dernier art de la société païenne fut précisément la musique… ».

On croit généralement que c’est par intérêt politique que Néron fit empoisonner Britannicus : la légende prétend que c’est par jalousie artistique, rivalité de chanteurs. Néron avait une voix de baryton-basse, rugueuse et peu malléable ; Britannicus, un ténorino charmeur.

Avec le règne de Dioclétien finirent les persécutions. Par l’édit de Milan (313), Constantin fait la paix religieuse. Les chrétiens sortent des catacombes et, sans crainte du gendarme, crient leur joie au grand soleil, Alleluia !

Dès le milieu du ive siècle, les arts helléniques ont suivi l’Empereur à Constantinople, nouvelle capitale du monde ; les peuples de Gaule, d’Italie, d’Espagne, ne chantent plus qu’en latin, et la traditionnelle notation par lettres de l’alphabet grec tombe peu à peu en désuétude.

L’Antiphonaire. La musique religieuse au Moyen Âge. ↔ Alors les évêques s’efforcent de constituer un formulaire du chant ecclésiastique, l’Anti-

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  1. Dernièrement, le maréchal Lyautey s’émerveillait de l’habileté stratégique qui avait déterminé le choix de ces points : « Quels admirables tracés de chemins de fer ces gens-là nous auraient laissés ! »