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L’ACOUSTIQUE DES SALLES

cution, dont Robespierre l’avait rendu responsable, ayant obtenu tous les suffrages, il fut relâché.

« Cette même année, Chénier, caché chez Sarrette, composa les paroles du Chant du Départ, destiné à célébrer le quatrième anniversaire de la prise de la Bastille. Méhul en écrivit la musique sur le coin de la cheminée du salon, au milieu d’une conversation bruyante. » (Constant Pierre.)

En réalité, c’est du 16 thermidor an III (3 août 1795) que date notre vieille et glorieuse École, de la loi qui organise un Conservatoire destiné à enseigner la musique à six cents élèves des deux sexes, choisis proportionnellement dans tous les départements. Un crédit de 246 000 francs est accordé à la nouvelle institution, logée dans le local des Menus-Plaisirs, dirigée par Sarrette aidé d’un conseil de six inspecteurs (Gossec, Méhul, Lesueur, Cherubini, Martini et Monsigny), et comptant parmi les professeurs : Kreutzer, Garat, Rode, Baillot, Boieldieu, Berton…

En 1821, Chaubini est nommé directeur. Auber lui succède en 1843 ; à Auber succède Ambroise Thomas (1871), puis Théodore Dubois (1896). Après la démission de Théodore Dubois (1905), c’est Gabriel Fauré, et après Gabriel Fauré, lui aussi démissionnaire, Henri Rabaud (1920).

C’est à Cherubini que revient l’honneur de la fondation de la Société des Concerts. « Il voulait faire exécuter, au Conservatoire, par des élèves anciens et nouveaux, non seulement les productions connues en France, mais encore celles qui, ne l’étaient pas. » L’orchestre comprenait les nouveaux élèves, plus une cinquantaine d’anciens. Avec eux, un chœur de vingt-cinq voix.

Les anciens élèves formèrent bientôt, à eux seuls,

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