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INITIATION MUSICALE

ce que dernièrement m’écrivait l’illustre père de la télégraphie sans fil :

« En comptant comme vous, on appelle ut1 un son de 32 vibrations ; ut2 en donne 64, ut3 128, ut4 256, ut5 512, ut6 1024, ut7 2 048, ut8 4 096, ut9 8 192.

« Comme vous le dites, il y a des vibrations beaucoup plus rapides que nous ne percevons pas à l’oreille, ce sont les vibrations électriques de la télégraphie sans fil dont le nombre le plus élevé par seconde peut en effet correspondre à peu près à ce que nous appellerions ut32 (32e octave), avec votre façon de compter, en prenant le symbole de ut1 pour 32 vibrations par seconde.

« Mais le nombre le plus petit, en télégraphie sans fil, peut descendre bien au-dessous du nombre qui correspondrait à ut11. Je trouve votre notation très logique : vous appelez ut1 un son que les physiciens appellent d’une façon baroque ut — 2 et nous nommons ut — 1 votre ut2. Nous avons ainsi ut — 2, ut — 1, ut1, ut2, ut3, ut4, ut5, ut6, ut7. En outre, conformément à la décision adoptée à Vienne, en 1885, nous appelons la3 (c’est votre la5) le son du diapason dit normal de 870 vibrations à la seconde. Cela en donne 522 pour ut3 (votre ut5). J’ai quelquefois entendu dire que ce nombre de 870 avait été changé, mais je n’ai jamais pu être fixé là-dessus, et jusqu’ici je m’en tiens à 870.

« En appelant ut1 (32 vibrations) le son le plus grave, on a 512 vibrations pour ut5. Inversement, en prenant 522 pour ut5 on a 32, 52 pour ut1, (mon ut2).

« Voila tout ce que je sais sur cette question dont le point de départ me paraît incertain.

« Votre bien dévoué,

« E. Branly. »
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