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INITIATION MUSICALE

la même, montant aussi haut, descendant aussi bas, ce dont profitent les trompettistes sans scrupule pour se permettre de substituer un instrument à l’autre. Nous devons énergiquement protester : quelle que soit l’habileté du virtuose : quand c’est l’impérieux accent de la trompette que réclame le texte, ce n’est pas au cornet de répondre

Le trombone. ↔ Plus vieux est le trombone. Au Moyen Âge, on le connaissait sous le nom de Sacquebute ; ceux que nous représentent les peintures du temps sont assez semblables aux nôtres. C’était alors le seul instrument de cuivre jouissant d’un clavier complet avec tons et demi-tons, grâce aux déplacements de la fondamentale (Voir. p. 16).

La famille des trombones est complète : soprano, alto, ténor et basse. Bach la réunissait, les jours de fête, non pour servilement doubler les quatre parties du chœur, mais pour faire entendre, du haut des tours, le Choral qui allait être chanté dans l’église. Le quatuor des cuivres remplaçait la sonnerie des cloches.

Vrai jouet d’enfant, le petit trombone-soprano, n’existe plus à Paris qu’à l’état de curiosité[1] : de même l’alto, pour lequel, écrivaient encore Mozart, Beethoven, Mendelssohn, Schumann. Nous ne conservons plus du quatuor des trombones que le ténor à l’ordinaire et la basse exceptionnellement, car le trombone-basse, très beau de sonorité, très noble, très puissant, est fort dur à jouer, très fatigant pour les poumons de l’exécutant.

Aussi,

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  1. Les fabricants d’instruments de cuivre conservent chez eux, à titre de document, tous les types, qu’ils soient ou qu’ils ne soient plus en usage.