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INITIATION MUSICALE

Au tableau noir, à la craie, dessinons un château. Aile gauche : deux thèmes dans deux tons relatifs ; aile droite : ces deux thèmes dans le même ton, celui du début.

Pourquoi deux thèmes ? L’intérêt l’exige dans une pièce de longue haleine où, sans répit, sans contraste, le développement d’une même idée serait d’une intolérable monotonie. Aussi, à un sujet rythmique oppose-t-on d’ordinaire une sorte de réponse de sentiment plus mélodique.

Relisons la symphonie en ut mineur :

1° Un thème en ut ; le groupe chantant en mi ;

2° Un développement qui, tout en préparant savamment la rentrée, accentue encore l’énergie du morceau ;

3° Péroraison.

Le plus souvent, c’est le premier thème seul qui se développe, parce qu’il est le plus significatif ; l’autre n’intervient que presque incidemment, (une fois dans l’exposition, une autre dans la péroraison).

Les dispositions spéciales à chaque partie du morceau ?

Dans la première, exposer les deux thèmes en si pleine lumière qu’une fois entendus, ils ne se puissent oublier ; puis glisser légèrement sur le passage entre les deux thèmes, car la route est défoncée par cent cinquante ans d’usure. D’ut mineur à mi, un seul accord suffit. D’ut en sol, c’est un peu plus long…

Dans la seconde, il s’agit de développer l’idée maitresse, de la présenter sous des couleurs nouvelles, d’en tirer des conséquences, des idées secondaires.

On marche un peu à l’aventure, mais il

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