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45-->nir frénétique. Il paroit donc fort probable que tous ces Esprits, ces mondes, ces félicités qu’on espère après la mort, n’ont pas plus de réalité que les Nymphes, les Amours & les graces des Poëtes, que les jardins des Hespérides[III 1] & les Isles de Circé & de Calipso[III 2], & que tous ces
- ↑ Hespérides. Les Hespérides étoient les filles d’Hesper qui fut changé en étoile. Elles étoient trois. Elles avoient un jardin qui n’étoit pas ordinaire : il rapportoit des pommes d’or. Hercule, tenté par un fruit aussi précieux, fut obligé de tuer un dragon qui défendoit l’entrée du jardin.
- ↑ Circé. Voyez la Note de la page 107 de la premiére Partie.
Calypso étoit une Nymphe qui devoit le jour au Jour même. L’isle d’Ogygie fut son appanage. Ulysse y fut jetté par une tempête. Elle le reçut si bien, elle employa tant d’enchantemens pour le retenir, qu’il y resta sept ans. Mais à la fin il se ressouvint de Pénélope & voulut retourner voir sa femme, ce qui n’est surement pas fort ordinaire. Calypso au désespoir crut le tenter en lui promettant l’immortalité. Une chaîne éternelle ! … quel prétexte ! Calypso, quoique Nymphe ou Déesse, connoissoit bien peu le cœur humain.