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ÂME BLANCHE

— C’est aujourd’hui.

— Recouchez-vous. Il est à peine quatre heures, prononça en ce moment la voix impérieuse de Mlle Josine, dont je partageais toujours la chambre et que mon exclamation venait de réveiller.

Elle vint elle-même me border quand j’eus regagné ma couchette et je la vis replacer le rideau de vitrage que j’avais dérangé pour regarder au dehors ; puis elle masqua, par un verre de cristal, la veilleuse, afin que sa faible lumière ne me blessât point les yeux et elle me dit, avec une gravité, une autorité qui, subitement, firent entrer en moi un grand calme :

— Dormez ; je vous réveillerai quand il sera temps.

Et je dormis sous son égide, d’un bon sommeil réparateur, jusqu’au moment où ma tante me fit lever avec ces mots :

— Venez, maintenant, Lina ; il est l’heure.

Elle présida à ma toilette, ce dont elle s’était désaccoutumée depuis longtemps et jugea convenable que je misse ma plus belle robe.

— Ne tressez pas vos cheveux ce matin. conseilla-t-elle, comme je me démêlais ; laissez-les pendants.

— Votre père les aimait ainsi quand vous étiez toute petite, ajouta Mlle Veydt, allant au devant de mes remarques, voulant peut-être les prévenir, m’empêcher de supposer qu’en me