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Page:Wiele - Ame blanche.djvu/131

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ÂME BLANCHE

Mais l’enfant m’avait mis sa main devant la bouche et il répliquait vivement :

— Ne vous engagez pas en mon nom, ma chère, car je recommencerai, aussi vrai que je me moque d’eux tous !

— Oh ! firent, sur des modes différemment scandalisés, le directeur et M. Veydt.

Et ce dernier entreprit de catéchiser son petit-neveu, en lui parlant de l’obligation qu’a tout être créé de travailler pour mériter le bienfait de la vie. Il parla du droit naturel et de l’industrie des fourmis ; des mineurs du Borinage et de la sagesse laborieuse des castors. Le directeur écoutait avec béatitude ; Jacques paraissait distrait. Cependant, il finit par répondre :

— Messieurs, essayez de faire de moi un agriculteur, et vous verrez si le travail me rebute !

— Nous y penserons, nous y penserons, murmura le vieillard, à qui M. Pluvinage était en train de démontrer que si, vraiment, Jacques Holstein était attaché à cette idée de s’occuper de la culture des champs, il y aurait peut-être quelque sagesse à le libérer du grec et du latin, en essayant de l’école de Gembloux.


— Lina, ma petite âme blanche, je m’enfuirai d’ici, je trouverai moyen de m’enfuir, me disait Jacques, au comble de l’exaltation.