Aller au contenu

Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La ruine !… qu’est-ce que cela ?

L’argent ! Eh ! que lui importait l’argent ? Qu’elle eût quatre-vingt mille livres en dot ou rien…, bah !

Les domestiques entrèrent avec des lampes ; cinq heures sonnaient, l’heure du dîner.

Le père et la fille se regardèrent… On dinait donc ? Eh oui ! Vous avez beau avoir du chagrin, souffrir…, le temps passe, les heures s’envolent en hâte et les choses suivent leur cours ordinaire, tout naturellement.

— Je vais me déshabiller, père, dit Alice, je ne puis dîner en amazone.

Elle l’embrassa tendrement et lui dit tout bas :

— Courage !

Elle entra dans sa chambre, sa petite chambre toute blanche, toute fraîche, toute gaie, où elle avait été si heureuse, où tout riait : les vases pleins de fleurs, le lit si coquet, caché sous les rideaux de soie blanche, la lampe d’opale, répandant sa douce lumière rose dans ce gai réduit virginal ; la pendule d’albâtre, qui avait sonné tant d’heures joyeuses ; devant le feu allumé, les deux petites mules de satin bleu, toutes mignonnes et gracieuses, qui avaient l’air de vouloir danser ; sur la bibliothèque, une adorable tête de Madone, d’après Murillo ; puis, faisant face à la porte, un grand