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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/122

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qu’il s’était suicidé, trouva autre chose ; pour se punir d’avoir menti, on attaqua miss Beaumont. On fit cela tout doucement, en sourdine, avec finesse, sans avoir l’air d’y toucher ; ce fut le on malin. On parla tout bas, dit peu de chose, eut l’air de penser beaucoup. On insinua des infamies d’un petit ton candide… On manœuvra très bien, il réussit pleinement.

— Miss Beaumont, vous savez, la fille de Beaumont le banquier, dont la ruine fit tant de bruit il y a quelque temps…

Les dames respectables, avec ou sans filles à marier, prenaient un petit air scandalisé tout à fait de circonstance ; on en parlait derrière l’éventail, on poussait de grandes exclamations :

— Si jeune ! une enfant !

Et dire qu’on avait choyé, adulé, admiré et envié cette petite personne alors qu’on la croyait si riche ! Oh ! fi, on ne pourrait de la vie se pardonner pareille erreur… Ces dames en étaient au désespoir.

— Quand je pense que j’ai laissé Mary et Louisa lui parler et même lui faire vis-à-vis dans un quadrille au dernier bal de lady Haslington ! C’est affreux, affreux !… La société devient horriblement mêlée partout… Ne trouvez-vous pas, chère ? Cependant qui eût pu croire, qui eût pu s’imaginer ?