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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/13

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Maintenant que je vous ai dit qu’Alice était la jeune fille la plus gaie, la plus rieuse qu’on pût rêver, vous serez bien étonné si, entr’ouvrant avec moi la porte de sa chambre, nous trouvons ma petite amie tout en larmes.

— Tout en larmes !…

— Mon Dieu ! oui, et la veille de Noël encore !

— Pourquoi ? me direz-vous.

— Ah ! voilà !…

— Pourquoi les jeunes filles pleurent-elles ?

C’était donc la veille de Noël : une belle soirée, un beau ciel tout brillant d’étoiles ; de la neige plein les rues, des trottoirs bien glissants… Partout une bonne odeur d’oie aux marrons et de pudding au rhum ; partout des bambins aux joues rouges tapant des pieds, battant l’une contre l’autre leurs mains engourdies, perdues sous d’énormes gants de drap trop longs ; partout des gens heureux, affairés, pressés, chargés de paquets, se bousculant, se poussant, se souhaitant joyeux Noël, bonnes vacances, heureuse année…, mille choses aimables ! Une vraie soirée de Noël bien froide, bien sèche, bien claire, bruyante, gaie, pleine d’éclats de rire sonores montant vers le ciel en fusées éclatantes ! une soirée à faire rire miss Théodosia Crach elle-même, et pourtant Alice pleurait…

Je vous vois sourire…