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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/147

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Que pensait le génie de cette pauvre chambre « faille blanche et bois de rose, » comme disait le prospectus ?…

Que pensait le brillant soleil qui y entrait ce jour-là, comme tous les matins ?…

Que pensaient tous les êtres mystérieux, qui voltigeaient invisibles et désolés dans cette triste chambre, que pensaient-ils de cette profanation ?

Que pensaient-ils des pieds lourds et boueux qui laissaient de larges empreintes de clous dans les roses du tapis ? et des grandes affiches jaunes et des affreux numéros collés sur chaque chose ?

À vendre, à vendre, à vendre…

Le pauvre petit grillon gémissait dans la cheminée ; la madone, sur la bibliothèque, levait vers le ciel ses grands yeux de marbre d’un air navré… La pendule ne marchait plus, et les anges du plafond se cachaient le visage dans les mains ; ils pleuraient ! Ils pleuraient le bonheur envolé, la fée disparue, tant de beaux jours qui avaient fui et qui ne reviendraient plus…

La dernière rose mourait dans son jardin de porcelaine, quand une des portières de soie blanche fut soulevée lentement et livra passage à celle dont le rire avait si longtemps égayé, animé cette fraîche retraite et qui y pénétrait ce jour-là pour la dernière fois.