Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/151

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trant enfin la réalité ; les illusions s’envolaient une à une, à tire-d’aile. Combien elles étaient pénibles, les pensées de cette pauvre enfant jetant un dernier regard d’adieu à ce qui avait été sa chambre : un riant petit nid chaste et blanc, sacré pour tous jusqu’alors, et dont on énumérait maintenant les moindres détails sur des affiches d’un pied de haut, et des réclames que le monde lisait :

Chambre de jeune fille Faille blanche et bois de rose… »

Oh ! ils pouvaient pleurer, les anges ! se cacher les yeux pour ne pas voir cette profanation et se boucher les oreilles pour ne pas entendre ces voix sonores, résonnant, froides et indifférentes, dans cette maison désolée.

C’était d’un triste à faire pleurer, et le regard d’Alice, quand elle quitta pour toujours cette chambre calme, où sa rieuse enfance s’était écoulée insouciante et folle comme un rêve tout rose, ce regard et cet adieu étaient bien tristes aussi.

Elle s’arrêta sur le seuil. Le soleil, un beau soleil de midi, tout doré, brilla une seconde dans ses cheveux blonds, puis la porte se referma lentement avec un long soupir de regret et d’adieu pour l’enfant bien-aimée qui l’avait ouverte et fermée tant de fois.

… Que la bénédiction de Dieu l’accompagne dans cette nouvelle vie sombre et triste qui va commencer