Aller au contenu

Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Eh oui, vous l’aimiez !… nous l’aimions tous : Fairy, le petit Henry Shandon, Darley, Milton, votre ami Grenville et… moi-même. C’était une demoiselle diablement aimée. Par exemple, je parle au passé… ; aujourd’hui, c’est fini. Ils ont tous fait plus ou moins de folies, depuis lord Fullerton, qui conservait précieusement un de ses cheveux dans sa boutonnière, jusqu’à George Grenville, qui acheta dernièrement son cheval favori un prix fou… On dit qu’il lui a fait faire une stalle particulière, qu’il le soigne et le bouchonne lui-même ; c’est fort possible. Jusqu’à moi, qui vous parle, j’eus pour cette petite personne une passion… insensée ; entre nous, je songeai même un instant à la demander en mariage. Ma foi ! je me félicite de ne l’avoir pas fait ; une dot de 80, 000 livres, ou rien, savez-vous que cela change singulièrement la face des choses ?… Non, on ne se meurt plus pour miss Beaumont, la mode en est passée avec les roses blanches et les perles qu’elle affectionnait. On aime maintenant miss Rosa Doney et les chiens havanais. Une passion pour miss Rosa ! c’est de très bon ton ; on l’adore, voyez-vous ! Trois gentlemen ont voulu se noyer pour ses beaux yeux en un seul jour ; elle a un succès fou ! Si vous voulez me laisser faire, nous irons déjeuner chez Schult ensemble…

— Non, non, jamais, Halifax.