sourire béat sur ses vieilles lèvres. Pensait-elle ? Je ne crois pas.
Dame Gründen portait invariablement des bonnets rose tendre, qui allaient à ravir avec son teint frais.
Dame Gründen avait un excellent naturel, des manières douces, un air affable.
En somme, dame Gründen était l’idéal de la gouvernante. Elle ne parlait ni trop ni trop peu, n’était pas gênante, ce qui est énorme, faisait bien tout ce qu’elle entreprenait, avait un talent remarquable pour les crèmes fouettées, les beignets aux pommes, les confitures panachées et toute espèce de sucreries très fines, qu’elle exécutait dans la perfection et dont elle était, du reste, friande au possible, il faut bien l’avouer.
Cette vieille Allemande bonasse était le calme et l’ordre en personne ; elle avait un cœur d’or, une patience angélique, et, malgré toutes ces qualités, qui en faisaient une femme de charge accomplie, dame Gründen n’était pas bien amusante vraiment ; sa conversation n’avait rien de particulièrement attachant pour une jeune fille, et, entre nous, Beaumont n’avait pas tout à fait tort en la disant bien nulle.
Pauvre lady Fauvette ! le changement fut grand, terrible ! Elle avait des accès de spleen affreux.