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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/185

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mais, malgré toute sa bonne volonté, elle n’arrivait à aucun résultat.

La jeune fille devenait chaque jour plus ennuyée, plus irritable, sa santé s’altérait…

Ces coups terribles et réitérés qui avaient fondu brusquement sur elle, tant de grandes douleurs inattendues avaient brisé ce cœur d’enfant, dont les gros chagrins, jusqu’alors, s’étaient bornés à la privation d’un bal, la mort d’un oiseau ou la perte d’un pari. Sans s’en rendre compte, sans se l’avouer à elle-même, elle regrettait sa maison, sa chambre, son cheval, ses fleurs, toute sa vie d’autrefois brillante et fêtée, cette vie d’enfant gâté que tout le monde flatte, adule et envie…

Elle avait besoin de bonheur ; sa beauté, fine, aristocratique, réclamait le luxe, voulait le succès.

Le changement avait été trop soudain ; elle s’étonnait qu’on pût être ainsi subitement transporté d’un monde dans un autre et en souffrait affreusement sans rien dire. Ses grands yeux profonds semblaient plus grands encore ; ses joues amincies devenaient d’une pâleur transparente qui faisait mal ; ses lèvres se décoloraient…

— Vous vous rendrez malade, mon enfant, disait la vieille Allemande ; il faut sortir, voir du monde, vous distraire.